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Pour assurer l’effet de sa dénonciation au Parquet, le Garde des Sceaux et le Préfet de Police lui ont servi complaisamment de couverture, et la magistrature debout a marché au pas d’alguazil… Visite domiciliaire, perquisitions, saisie, rien n’a manqué à la manœuvre.

Cela ne suffit pas pour affirmer le zèle du Parquet, et aussi pour le stimuler : on va la faire à la Vidocq.

Lors des premières poursuites contre les libraires, le vieux crocodile du Luxembourg avait pris pour prétexte de la persécution systématique engagée contre eux, que des prospectus licencieux avaient été adressés par la poste à des fils et à des filles de… magistrats (!).

Le coup fut essayé dans mon affaire ; un magistrat vint… inopinément, déclarer au Parquet qu’un de mes prospectus avait été adressé par la poste à son fils.

À l’examen, le truc fut découvert. Quelles mœurs !

J’écrivis une lettre indignée au Garde des Sceaux, protestant contre son immixtion personnelle dans les poursuites et lui révélant le caractère de la dénonciation.

L’effet ne se fit pas attendre ; se couvrant cette fois du Préfet de Police seul, le Rodin d’Empire dénonça un nouveau tirage et une nouvelle distribution du prospectus incriminé.

Cette nouvelle dénonciation reconnue calomnieuse, il ne restait à un magistrat soucieux de sa dignité qu’à clore cette ignoble mystification.

Point. Nouvelle visite domiciliaire, nouvelles pér-

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