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fleter le vieux lion dans son antre : malgré ses soixante ans, il a encore des griffes pour se défendre.

Il y a un passé, ou plutôt des passés, nous en parlerons. La vérité et la justice sont en marche pour beaucoup qui ne s’y attendent pas.

Ce m’était un devoir de protester contre la voie de l’arbitraire, en matière de presse, dans laquelle le Parquet de la Seine s’est laissé entraîner. M’appuyant sur le droit constitutionnel, garant de la liberté de penser et de la liberté de la presse, libertés essentielles du droit républicain, aussi bien que la liberté de conscience et la liberté d’association, hors lesquelles le régime républicain n’est qu’une ignoble mystification, une jonglerie de mots, j’ai décliné la compétence du tribunal correctionnel.

Les juges de la 9e  chambre se sont déclarés compétents. J’ai interjeté appel.

Les thaumaturges du Code qui font des miracles d’incohérence avec les lois, la plupart faites par des savetiers du droit, et qui se targuent de personnifier la justice au même titre que Bilboquet personnifie le Pape, iront de leur compétence.

La Cour de cassation jugera ensuite, plutôt mal que bien, c’est son affaire.

Mais toutes les lois et arrêts ne peuvent prévaloir contre le droit constitutionnel.

En effet :

La loi du 29 juillet 1881 sur la presse est inconstitutionnelle au premier chef. Elle n’est qu’une subtilité d’avortons politiques pour soustraire à la juridiction