ples et de convertir, dans leurs annales, leurs crimes
en brillantes épopées, leurs vices en vertus.
Généralement l’histoire officielle des nations n’est
qu’un sublime monument de craques où les craqueurs
sont légion.
Cette atténuance doit aussi s’étendre aux métalliques de profession. Si on trouve ordinairement des millions, dont on parle trop, dans le passif de ceux qui ont trop violemment bilboqueté avec le Code, on y trouve aussi de nombreuses traces de bienfaits dont on ne parle jamais.
Pour juger équitablement un homme, il faut mettre dans la balance les faits qui composent son actif et son passif moraux. Il en est qui paraissent d’une correction parfaite dans tous leurs actes, mais à qui il serait impossible d’attribuer une vertu morale, même un fait bienfaisant ; ce sont des honnêtetés faites de cent coquineries quotidiennes.
Me Cordace était le type du notaire brasseur d’affaires. En relations suivies avec toutes les grandes agences financières de Paris, il était un client assidu du train circulaire des notaires qui rayonne sur toute la France.
Jouisseur par suggestion métallique, il passait chaque semaine deux jours de béatitude et de débraguettement rabelaisiens dans les cocottières sélectes.
Son programme, sauf quelques suppléments