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Depuis, elle passa ses journées auprès de l’animal, hallucinée dans la fascination de son attribut sexuel ; l’approchant peu à peu, le caressant, lui parlant avec tendresse, lui tendant des gâteaux, livrant ses seins aux caresses de sa langue rugueuse.

Une après-midi, par une température échauffante qui présageait l’orage, passionnée, éperdue, elle se coucha sur l’herbe aux pieds de la bête, se troussa, se livrant.

Le taureau, d’abord étonné, s’enhardit de caresses intimes, et surexcité, la retourna d’un coup de corne et ployant les genoux l’assujettit entre ses jambes de devant.

Quand, le soir, les vachers arrivèrent pour rentrer le troupeau, ils trouvèrent la malheureuse morte, éventrée.

Près d’elle, la bête la regardait stupide, beuglant plaintivement.

Le cas de Mme U…, morphinomane invétérée, n’est pas moins tragique.

Jeune fille et jusqu’à la troisième année de son mariage, elle avait été d’une sobriété remarquable ; il fallait toutes les instances pour lui faire accepter une coupe de champagne. En moins d’une année la morphinomanie la déséquilibra entièrement ; sa passion des liqueurs fortes devint une frénésie.