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XV


Le rêve de Modeste Moulaballe. — Aventures conjugales d’un couvercle et d’une marmite.


Le rêve de Modeste Moulaballe, troisième fille de Mlle Moulaballe, dite la Tour Saint-Jacques, était d’être entretenue comme ses deux sœurs et ses cousines, les demoiselles Manchabalais de la rue des Fourneaux. Elle était sortie du Conservatoire avec un exeat de conduite et de mœurs qui ne laissait aucun doute sur son habileté et ses moyens comme concertiste érotique.

Un commerçant de la rue du Sentier l’avait mise dans ses meubles et pendant quinze jours avait libéralement pourvu à son entretien. Mais, las de voir se présenter chez elle à toutes heures du jour et de la nuit, une enfilée de frères, beaux-frères, oncles et cousins, il prit le sage parti de clore son compte de dépenses somptuaires, en lui laissant cinq cents francs qu’il porta à profits et pertes.

Un prince valaque lui succéda ; la belle crut que c’était arrivé.

Le noble étranger lui emprunta les cinq cents francs et ne reparut plus.

10.