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encore assez vives et ses goûts assez érotisés pour l’autoriser, en qualité de surintendante des menus plaisirs de ses fidèles et d’éducatrice de n’importe quel collège féminin d’Eros.

Toutes ses facultés créatrices se retrouvaient dans les dispositions et l’aménagement de la salle des banquets et du cénacle prostitutionnel où se célébraient les lupercales. Les patriciens des époques augustales l’auraient reconnue là pour une de leurs grandes prêtresses, et le Soracte saturnal, pour une de ses hystériques bacchantes. Partout des somptuosités truquées pour l’épanouissement et l’assouvissement des suprêmes luxures ; des glaces multipliant et se renvoyant les images, de larges et moelleux divans incitant aux pâmoisons lascives, une forêt de plantes des tropiques, des effets de lumière féeriques, un chaos artistique de meubles et de choses suggestifs.

C’était en miniature une reconstitution de la loggia priapique romaine avec une tonalité de Riddyk anversois disparu.

Des draperies soyeuses marquaient des retraits voluptueux : salles de bains et boudoirs, où tout parlait aux sens et exaltait la passion.

Le personnel de la maison, entièrement féminin et précieusement choisi dans les bonnes maisons d’éducation pornographique, était placé sous l’autorité d’une sous-intendante, l’ex-sœur Marie des