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Page:Dumortier - Pomone tournaisienne.djvu/40

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Culture.

Pentecôte et la Joséphine de Malines sont dans ce cas. Pour qu’elles aient acquis leurs qualités si remarquables, il faut ne les cueillir que dans le commencement de novembre.

Nous venons d’indiquer le sol ; c’est encore un point à bien étudier. Il est des fruits qui font merveille dans tel sol et qui sont d’une affligeante médiocrité dans tel autre. Il en est qui viennent bien dans les terres argileuses et qui se gercent et se tachent dans les terrains sablonneux. De ce qu’une variété ne réussit pas dans un sol sablonneux ou humide, il n’en faut pas conclure qu’elle ne vaut rien, mais qu’elle est dans un terrain qui ne lui convient pas. Le poirier aime le calcaire, et si le sol est privé de ce principe, il sera bien, avant de planter un arbre, de creuser une fosse très-profonde et d’y enterrer des débris de vieux murs, afin que la chaux que contiennent ces débris vienne rendre du calcaire au sol qui en est privé. Le calcaire est la condition première de la bonne qualité des poires, et c’est pour cela que les fruits de Tournay possèdent cette supériorité qu’on leur connaît. Nous recommandons beaucoup cette considération aux amateurs curieux.

Enfin, pour obtenir la meilleure qualité des poires, il faut éviter de pousser, par l’engrais, les fruits à de grosses dimensions. La poire la plus délicieuse est la moyenne ; la grosseur démesurée est toujours aux dépens de la qualité du fruit. C’est là une vérité qu’on ne saurait assez proclamer.

[2.2]

§ 2.

formation d’un jardin.

La formation d’un jardin ou d’un verger exige la connaissance :

1° Du choix des espèces ;

2° De l’appropriation de celles-ci au sol et au climat ;

3° Du sujet sur lequel ces espèces doivent être entées ;

4° De la position solaire qu’elles doivent occuper ;

5° De la forme qui leur convient. M. Simon Louis, de Metz,