Page:Dumoulin - Études et portraits d'autrefois (1911).djvu/298

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Tinville l’inculpa cependant avec les motifs suivants :

« Langlois, limonadier à Versailles, est aussi notoirement connu dans cette commune pour son incivisme et son aristocratie. Sa maison était le repaire de tous les royalistes et des gens les plus suspects. On l’a souvent entendu se répandre en propos injurieux contre les membres de la société populaire dans le temps qu’ils demandaient l’anéantissement du tyran. À l’époque où on a planté l’arbre de la liberté au local de l’ancien district, il insulta à cette cérémonie en disant : « On va donc vendre du vin dans cet endroit, car on y plante un bouchon. » Lors de la levée de ses scellés, on y a trouvé une pièce aristocratique en vers intitulée : « Aux prôneurs de sections », qui n’est autre chose qu’une infâme diatribe contre la Révolution. »

Le 7 thermidor an II, il passa devant le tribunal révolutionnaire avec ses coaccusés : Vinfray, « ancien garde de Stanislas Xavier » ; la Toufflinière, employé dans l’artillerie ; Sevin J.-B., ancien premier commis de la guerre ; Raoul, « fournisseur et contrôleur pour la fourniture des comestibles de là maison des Tantes de Capet, émigré avec elles à Rome, et rentré sous le nom de négociant » ; Varennes, ancien capitaine de cavalerie au régiment de Bauffremont ; Autié, dit Léonard, employé dans les charrois de l’artillerie. Seuls, Charles Langlois et Vinfray furent acquittés ; les autres furent condamnés à mort et exécutés.