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BETH

— Dans un solénoïde, orienté selon le méridien, je place mon capteur de magnétisme terrestre. Vous savez que ce capteur, en trente heures, attirerait ici tout le fer de Paris, et en un an tout le fer terrestre… Dans le solénoïde, il n’attire rien, il agit sur soi, dans la quatrième dimension. Bethsabée Lives s’y résorbe, disparaît et produit un ectoplasme vivant, vous entendez, vivant, qui n’est autre…

Il se tut, nous dévisageant tous avec un air triomphant… qui n’est autre que… qu’un astre. Elle m’a amené la planète Vénus…

Un cri d’incrédulité accueillit la folle affirmation. Seule Palmyre plissa le front d’un air étrangement attentif. Elle questionna :

— Qu’en savez-vous ?

— J’ai deviné et tenu le téléphone en contact avec l’observatoire. Huit jours, je questionnais sur ce qui se passait dans le ciel tandis que Bethsabée Lives enfantait cet ectoplasme vivant et planétaire. Hier soir, lorsque je vis paraître une boule étrange, oscillante et peut-être protoplasmique, mon ami l’astronome Francis Dume me téléphona :

— Vénus vient de disparaître, évaporée, tandis que je le tenais dans le champ du grand équatorial.