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BETH

cela comme on fait aujourd’hui, semblait passer par une multitude de formes. Cela prit enfin la figure d’un entonnoir dont l’ouverture eut été tournée vers nous, un entonnoir elliptique.

Nous étions pantelants d’émotion, et un désir ardent nous tenait tous de savoir ce qui se passerait. Pourtant rien ne s’était produit encore que les métapsychistes n’aient cent fois vu. Mais nous attendions autre chose.

Et cet autre chose se produisit. Sous le flux magnétique, l’ectoplasme prenait une forme dentelée sur les bords, où s’agitaient comme des cils vibratiles innombrables. L’entonnoir se creusait toujours, bientôt il traversa Bethsabée, puis devint un trou noir, insondable, où toute matière réelle disparaissait.

Le médium semblait dormir, mais un soupir étouffé s’échappait par moment de ses lèvres closes.

L’entonnoir s’ouvrait toujours. C’était maintenant, entre le menton et les genoux de Bethsabée, un abîme ovale, d’une matière rosâtre, agitée, et qui obéissait à une sorte de fermentation des parois dans la partie haute faisant ourlet.

Penchés sur cette ellipse qui s’allongeait,