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BETH

avec la terre convexe, et que nous restions en un monde vivant ; mais tout s’évanouit lentement, tandis qu’un froid de glace nous étreignait.

Le moteur du capteur magnétique, devenu invisible, s’entendait pourtant sans répit. Et brusquement, entre les parois maintenant à pic de l’ellipse ectoplasmique, seul objet, avec nous-mêmes, qui restât visible, nous entrevîmes une sorte de boule tournoyante, puis d’autres, une demi-douzaine infimes, les plus grosses comme des billes de bicyclette, qui semblaient obéir à un, rythme circulaire autour d’un centre : une tache rouge…

— Le monde terrestre, dit Palmyre. Voyez, à gauche, Saturne et ses anneaux.

Mais la terre manque… Quelle imagination démente vivions-nous ? Que devenait le monde pour le commun des hommes ? où étions- nous ? où allions-nous ?

Alors, comme un bubon, des bords de l’ectoplasme, une sorte de bête amorphe naquit. C’était un bloc gris roussâtre, poussé en longueur. Il se leva droit, dépassant nos têtes, tandis que le marquis de Laumalt poussait un cri.

La bête, la forme, l’étrange corps parut s’étirer, puis essayer sa force. Il couvrit d’un