Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/218

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d’une situation d’autant plus humiliante que le vainqueur est une femme.

Il empoigna le torse de Lucienne pour la basculer. Fermement assise sur lui, elle se maintint. Il la prit aux aisselles sans plus de succès et tenta enfin de la soulever en plaçant une main dans le dos et l’autre sur la poitrine.

Il tint un des deux seins érigés et en sentit nettement la courbe, la ferme attache, la dureté et la pointe tendue. Ce contact lui fut à la fois odieux et irritant. Il y renonça, puis y revint. Mais il fallait se sortir de cette posture burlesque et ridicule, il fit un effort violent.

Le sein plia sous sa poussée et sa main épousa sans qu’il le voulût la voussure voluptueuse. Il sentit comme un frisson chez la jeune fille, mais elle ne céda point, et, pour mieux résister, se tassa encore, crispée comme un fauve qui ne veut pas renoncer à sa prise.

— Ah ! Lucienne, je vous renverserai bien, allez !

— En attendant, c’est moi qui vous tiens depuis cinq minutes.

Alors il ne sut quel instinct le poussa. Il ne sut et n’osa point s’interroger tant la honte l’étreignit en même temps que le geste s’accomplissait. Une force secrète, force de mâle dont cent mille générations ont inscrit dans le cerveau, avec les réflexes de défense, certains