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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

Je répondis avec une inclinaison du buste :

— S’il plaît à Dieu.

Elle se leva d’une détente des jambes et je vis que ses robes de mousseline restaient là où elle s’était assise. Nue, des pieds aux seins, mais le visage maintenant voilé, elle passa près de moi, plus somptueuse encore dans sa nudité travaillée, fardée, dorée, poncée, ornementée.

C’était une femme des Mille et une Nuits.

Ses jambes avaient été rosées aux orteils et aux jarrets. À la cheville elle portait un anneau bleu relié à un semblable anneau de cuisse par une chaîne d’or et de rubis. Ses genoux semblaient des fruits mûrs, peints en vermillon et dorés. Elle était strictement épilée et confite dans les parfums. Des touches de couleurs avivaient partout les plis de son corps, avec des traces de dorure et d’étranges bijoux. Une saveur de musc, abusive et irritante, se répandait dans la