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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

les traditions polyandriques sur lesquelles en Gilgit sont constituées de véritables petites républiques.

Cela me semblait comique parce que polyandrie pour moi signifiait pauvreté et vie commune. J’avais vu dans le Thibet de ces communautés. Les femmes sont rares et les hommes abondent. Quatre ou cinq hommes vivent donc avec une seule épouse. Elle les possède tous. C’est très régulier, simple et pratique. Les hommes sont d’ailleurs froids et tristes. Les femmes n’usent de ce système qu’en conservatrices de la race, hors toute paternité identifiable d’ailleurs, et sans passion.

J’avais vécu un temps chez les Ladakhis, la plus belle race polyandrique d’Asie. Les femmes y sont magnifiques et renommées pour leur ardeur. Mais quelle imagination il eût fallu pour établir un rapport entre les boudhistes Ladakhis, pauvres et humbles, pratiquant le mariage à cinq hommes