Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/106

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nillés qu’elle, et cela la réjouit. Elle se sent curieuse et émerveillée.

Que tout cela est donc prodigieux !

Soudain, dans une venelle, un homme s’avance jusqu’à elle, la salue et dit en latin :

— Dieu vous garde, mon frère !

Ioanna, surprise, se tait et regarde le survenant.

Il est habillé en homme de guerre, mais avec une recherche de dignité et d’élégance absolument neuves pour l’évadée de Fulda.

— Mon frère, dit l’homme, vous parlez bien la langue latine ?

— Oui, répond la jeune fille, et la grecque et la germanique.

— Oh ! fait le guerrier avec un sourire heureux, si vous n’avez pas fait vœu de porter éternellement cette robe je vous prends pour éduquer mes fils. Car vous avez une physionomie qui me plaît. Je veux mes enfants chrétiens, mais non pas menés par ces moines insolents, paillards, gourmands et ignorants qui sont si nombreux et qui les battent sous prétexte de les instruire.

Et avec un sourire.

— Vous avez une figure de femme, et, je l’espère, leurs vertus.