Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ayant dit que dès l’aube on parlerait de ce qui était convenu, se roula dans une sorte de cape et s’endormit.

Et Ioanna se trouve libre ou à peu près.

Pour donner toute quiétude à ses nouveaux amis, elle s’était assise dans un coin. Elle se leva quand tout le monde sommeilla et se dirigea vers le dehors.

Un des brigands, lorsqu’elle le dépassa, la saisit par la cheville, à tout hasard, en tirant un poignard, car ces hommes, méfiants même en dormant, se tenaient toujours prêts à tuer. Ioanna put se dérober et fut bientôt dehors.

La sentinelle elle-même, avec un grand sang-froid, dormait étendue sur le dos. Ioanna le vit en marchant dessus… D’ailleurs l’homme se retourna en grognant, mais sans autre protestation.

Et dans la nuit la jeune fille se sauva.

Il fallait, d’évidence, mettre du chemin, et le plus possible entre elle et ces gaillards sans vergogne. D’abord ils la tueraient désormais si la mauvaise chance voulait que Ioanna les revît, et, d’autre part, ils devaient être particulièrement aptes et savants à suivre les pistes.

Elle se hâta. Ce n’était d’ailleurs point simple que de marcher vite dans cette nuit dense. Mais se guidant sur des étoiles pour progresser droit, Ioanna parvint sans incidents jusqu’au jour.