Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/133

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pétuellement renouvelés. Ioanna ne se figurait pas que ce fut si grand et si beau. On l’avait choisie pour faire l’arrière-garde, et elle marchait avec un vieux soldat silencieux et attentif, plein de blessures et d’estafilades, qui faisait pour Ioanna le meilleur compagnon.

Cependant les cultures changeaient. Le sol prenait une autre couleur, et le ciel, et aussi les demeures où le goût des Latins pour l’architecture commençait de se manifester.

Un jour on entrevit la mer.

La mer : un bloc lointain d’un bel indigo et qui luisait sous un ciel très pâle.

Et des demeures de belle pierre glacée, avec des colonnades, des maisons de campagne où l’on voyait aller et venir des gens vêtus de blanc, des chemins bien frayés, des cyprès aux silhouettes sveltes, disaient une autre population que celle du Nord, une autre civilisation, une autre âme.

C’était la Méditerranée.