Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/196

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pour obtenir des grades et des titres, des évêchés et des territoires à évangéliser. Car, en tout état de cause, on y instaurait un système d’impôts religieux, qui, chez les peuples nouveaux, crédules et confiants, se montrait merveilleusement producteur de richesses.

Ce n’était pas d’ailleurs que les dignitaires ecclésiastiques fussent tous cupides. Mais la religion qu’ils apportaient et professaient demandait un prestige extérieur qu’on ne pouvait étaler et conserver qu’à force de dépenses et de luxe.

En sus, le Pape avait toujours besoin d’argent. Il fallait donner à la Basilique et aux autres églises romaines un attrait esthétique digne des pompes de l’Empire romain, dont on se souvenait encore. Cela était prodigieusement coûteux.

Il y avait enfin le problème des épouses et des concubines à entretenir pour les prêtres et les évêques.

Question délicate et ingrate que celle-là.

L’instinct humain dominant, Ioanna le savait mieux que quiconque, est, pour les mâles le désir de la femme. Et les sectes dissidentes qui l’avaient le mieux compris en arrivaient, pour créer infailliblement la chasteté, à imposer la castration. À Rome, le Pape, quels que fussent en secret ses actes, aurait toujours voulu avoir un clergé chaste.