Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/199

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lit, mais on laissait les hommes vivre avec des adolescents efféminés, aux appas trop apparents et aux yeux mouillés qui vraiment sentaient trop la femme.

Ainsi se partageaient les soucis de la Papauté en ces heures étranges où elle tentait d’instaurer sa toute puissance et pouvait penser y parvenir.

Ioanna, avec sa taille haute et droite, sa belle face imberbe, sa bouche aux lèvres pourpres et sa froideur impassible, outre qu’elle tentait bien des femmes, édifiait les hommes et surtout Sa Sainteté qui le lui dit souvent.

Et l’on apprit que le Pape rêvait de la nommer évêque bientôt. Ioanna avait dit que l’habitude de masquer son visage était acte de modestie et désir de dissimuler en elle tout ce qui peut séduire ou attirer. On avait trouvé cela très beau. Elle devint donc, à mesure que son renom s’étendit, plus mystérieuse et crut avoir trouvé une nouvelle solution au problème de son destin. On lui confia des adolescents à instruire. Elle s’acquitta de ce devoir avec sagesse. Ce fut même l’étonnement universel de voir quelle supériorité ses jeunes élèves acquirent en quelques mois sur ceux qu’éduquaient d’autres prêtres.

Sa gloire malgré elle s’étendit. Ioanna, connue sous le nom de frère Jean, comme à