Aller au contenu

Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

noms mêmes étaient devenus incompréhensibles parce que depuis trois siècles leur rôle exact se trouvait oublié. D’autres étalaient leur importance immédiate dans des costumes surchargés de dorures. Ainsi du joaillier papal. Ainsi des danseurs de Sa Sainteté, qui devaient disparaître à Rome car leur titre rappelait un peu le paganisme, mais restèrent jusqu’au vingtième siècle à participer aux fêtes religieuses de quelques villes d’Espagne. Et ils y usent encore des castagnettes…

Il y avait enfin toute la hiérarchie, complexe déjà, des abbés, des évêques et des cardinaux. Car certains cardinaux n’étaient pas prêtres, d’autres étaient simples diacres, et d’autres évêques, de même que quelques abbés étaient mitrés. Chacun, jaloux de sa place, la tenait avec raideur dans son costume de cérémonie, et en surveillant ses voisins afin que nul ne marchât devant le rang qui lui était dévolu.

Tout ce monde ecclésiastique vivait, en temps normaux, à Rome ou alentour, dans le plus complet désintéressement des choses de l’Église. Ils chassaient, buvaient, se livraient à toutes les joies de l’amour et des amours, sans tirer souci de leurs grades dans le monde religieux.

Mais, pour les processions importantes, ils apparaissaient nantis d’une gravité déme-