Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une nuit, devenu plus méfiant en vieillissant, parce qu’il avait vu tant de ses frères d’armes tomber dans d’étranges traquenards, Macaire devina qu’on le surveillait.

Il pensa naturellement qu’on eût désir de le tuer, comme il est normal que fassent les puissants de ceux qui leur furent utiles, lorsque cette utilisation tire à son terme.

Il couchait dans un coin du palais, en une chambre commandant deux issues. Une fenêtre éclairait son gîte.

Il se dissimula derrière une porte, roula un drap autour de son bras gauche, tira la courte épée bien affûtée dont il portait le nom et qu’il savait employer de taille comme d’estoc, puis attendit en silence. Il n’était pas encore tard et les fenêtres de l’appartement royal restaient éclairées lorsqu’il entendit un pas étouffé dans le couloir d’accès.

Et une forme surgit qui sauta sur le lit puis y enfonça un poignard.

Au même instant, le Grec, d’un coup violent, décollait presque le chef de son ennemi et se glissait dehors.

En route, il trouva un valet d’armes qui le reconnut et s’élança sur lui mais se fit éventrer le temps de dire Amen.

Et, sachant à quelle porte il trouverait un de ses fidèles il s’en alla, tandis qu’impatiente la reine Judith guettait en frissonnant de joie la nouvelle de l’assassinat.