— Il faut fuir…
Elle disait maintenant ces mots, comme si, à force de les répéter, elle dût briser la porte ou les murs de sa prison.
Du temps s’écoula dans cette fièvre. Ioanna fut tout étonnée de voir le soir tomber. Elle avait marché de long en large, des heures durant, le cerveau en flamme, mais vide de projets.
Cependant il fallait tenter cette fuite, sans laquelle demain, à l’aurore, elle…
Un long frisson la parcourut.
À ce moment, elle perçut un pas qui descendait les marches de l’escalier menant à son cachot et on frappa derechef à la porte. Une voix rauque dit :
— Ma sœur, préparez-vous à mourir. Lorsque l’heure des matines sonnera, je viendrai vous confesser et vous absoudre. Puis au soleil levant vous rendrez votre âme à Dieu.
Et le pas s’éloigna.
Ioanna comprit que personne ne la visiterait plus, avant les matines, dans cette antichambre de la mort. Les dernières heures qui lui restaient devaient être utilisées en hâte, si elle voulait, soit par l’évasion, soit par la mort, échapper au sort qu’elle avait décidé de ne pas affronter.
Elle revint à la porte.
Avec un outil il aurait sans doute été possible de desceller les gonds.