Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/96

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découvrit en tâtonnant où poser le premier pied.

Elle était à hauteur de jour.

Ioanna regarda avidement la dernière lueur d’un ciel de crépuscule répandue sur le cimetière du couvent. Un frisson la parcourut.

Devant elle, à quelques pas, il y avait, sur une tombe, la croix de bois non équarri qui témoignait, comme on le lui avait déjà dit, d’une mort infamante. C’était là qu’on avait mis un malheureux mort de faim dans son cachot quatre ans plus tôt.

Son crime était affreux. On n’osait même le dire.

Ioanna redescendit et attendit la nuit. Son espoir résidait dans la faiblesse attendue des croisillons de fer. Il lui avait semblé en outre qu’ils fussent descellés. Sans doute le travail d’un autre prisonnier.

Mais il fallait, à cette heure, craindre quelque espion qu’on avait pu envoyer pour surveiller à travers le soupirail le comportement de la condamnée.

Ioanna ne se trompait pas. La nuit était toute venue et elle entendait au-dessus de sa tête des prières lentes et psalmodiées lorsqu’un bruit léger lui vint par la fenêtre. On marchait sur des cailloux. Elle perçut enfin le bruit d’une respiration à travers le trou.