leurs modes d’expression. En sus, sitôt qu’un écrivain est mort, l’ensemble de ses écrits doit être pris comme représentant la traduction d’un état d’âme complet, d’une tendance volontaire, sous l’égard de la compréhension et de la mise en acte de concepts esthétiques et moraux. Il n’appartient aucunement, toutefois, au critique de donner une place plus ou moins haute à l’écrivain disparu. Nul ne sait ce que l’avenir décidera. Un régime politique, un ordre social, une situation économique déterminée joueront les rôles essentiels dans la popularisation ou l’oubli de telles et telles œuvres. Personne n’en peut préjuger. Le critique qui parle d’immortalité pour un de ses contemporains est, par suite, et tout modestement, un ignorant. Quant à la vertu éducatrice d’un ouvrage, elle est en dehors des appréciations critiques. Nul ne sait, dans le passé, si l’Astrée servit ou non la cause de la civilisation et de l’humanité.
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