Page:Dunan - La Philosophie de René Boylesve, 1933.djvu/43

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Mais, à d’autres moments, il le voyait en soi comme une impuissance. Il me l’a dit.

Je crois, en ce moment, dessiner vraiment la figure de cet homme remarquable. Il avait une culture prudente et dissimulée, mais que permettent de deviner ses Opinions sur le roman. Il aimait la science. C’est extrêmement rare chez les romanciers. Mais il n’y voyait pas, comme moi, une sorte de superpoésie, une série de paysages intellectuels étranges, et passionnants à la façon des plus rares visions exotiques. Plus que moi, il croyait à une sorte d’absolue et immarcescible vérité. C’est qu’il avait le besoin du vrai comme le coureur a sa faculté de vitesse dans les muscles. Cela armaturait sa pensée. Là encore il m’avoua un jour en souffrir, car il avait un amour secret, mais impossible à satisfaire, parce que son sens critique s’y opposait, pour le mensonge.

Figure complexe, comme nous le sommes tous ici-bas, René Boylesve me