Page:Dunan - La Philosophie de René Boylesve, 1933.djvu/98

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dants et purement sonores. Il aurait pu le faire, par exemple, dans l’Aretinerie de Nymphes dansant avec des Satyres. Venise y incite en effet beaucoup. Il aurait pu encore s’y laisser aller dans Tu n’es plus rien. C’est un livre que personne n’aurait écrit comme lui, qui tient une merveilleuse noblesse de sa date, et du témoignage qu’il donne d’une sorte de sagesse pensive et désespérée. Il s’abstint de l’ « inanité sonore » dont parle Mallarmé.

Boylesve écrivait simple, ou plutôt voulait écrire simplement. Il travaillait ardemment à dépouiller son style de toute emphase et de toute élévation du ton. Grand exemple, en un temps où les adjectifs les plus lourds sont employés couramment pour qualifier les choses les plus légères : un match de tennis, un prix littéraire, l’exploit d’un policier qui fait son métier, ou n’importe quelle autre bagatelle. On a dit : « Le style c’est