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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/130

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élections restaient défavorables. César avait pu acheter un des Consuls : Caïus Gemellus. Mais Caïus Claudius et Cnéius Calvinus qu’on savait devoir prendre les faisceaux étaient ses ennemis. Les tripotages électoraux atteignaient d’ailleurs un tel degré que les Consuls de l’année précédente avaient pu vendre leurs moyens secrets pour l’élection nouvelle, contre quatre cent mille sesterces. César était certes à l’aise dans la corruption, mais seulement quand il pouvait agir sur place. De loin, il serait la victime de tant d’aigrefins. Son amis Clodius, pourtant, tenait bon. C’était un homme étonnant. Le seul à Rome qui osât siffler et injurier Pompée en plein Sénat. Avec cela, généreux, souple, et merveilleusement apte aux intrigues politiques.

Une bande de spadassins avait été payée pour le tuer. Mais lui, entouré de quelques fidèles dont trois femmes d’Asie, défiait Rome et fascinait la jeunesse dorée du Latium, toujours plus moqueuse et débauchée et qui goûtait le courage gai. Elle méprisait aussi les vieux usages et voulait changer l’antique moralité des Caton.

Aussi, par un curieux phénomène, Clodius avait-il derrière lui tous les fils de l’aristocratie, utilisés pour soutenir le chef de la démagogie : César.