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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/168

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Comme César l’avait prévu, des sénateurs conservateurs reprochèrent alors à Pompée son orgueil qui jetait l’État dans une si douloureuse crise. Mais, Caton et les Consuls intervinrent. Une délibération du Sénat, le 18 janvier, canalisa, malgré les efforts de Cicéron, toutes les volontés vers la guerre. Caton fit donner les pouvoirs totaux à Pompée, et celui-ci décida sur-le-champ le départ de tous pour Capoue. Astucieusement, pour que personne ne restât, on décida de traiter comme rebelles les sénateurs qui ne quitteraient pas Rome sur-le-champ. Le soir même, Pompée partait. Le lendemain, les magistrats pauvres trouvèrent excessif d’être contraints de courir les routes. Tous les propriétaires d’esclaves se dirent qu’ils ne reverraient plus leurs « familles » serviles, envolées, quand ils reviendraient. Chose, d’ailleurs, puissamment vraisemblable. Dans une civilisation fondée sur l’esclavage, un tel départ en masse était bien la ruine pour un grand nombre de Romains aisés. Finalement beaucoup restèrent… César avait-il calculé cela ? Question ! En tout cas on put dire que le Sénat entier appartenait à Pompée, mais le désordre créé servit César.

César avançait prudemment. De la Narbonnaise ses légions appelées revenaient à mar-