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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/171

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avec quelques légions, en cette curieuse situation de tout redouter au dedans et au dehors, quoique souverain… Pompée recruterait en Afrique, en Espagne, en Macédoine, en Grèce, en Thrace, en Asie Mineure, en Mésopotamie, en Crète, partout des soldats contre César, qui n’avait pas un navire et se voyait même fermer les ressources alimentaires extérieures sans lesquelles Rome ne vivrait pas. Ses soldats de Gaule, s’il les rappelait, verraient le pays conquis en révolte, lui aussi, quinze jours après et cette débâcle apparaîtrait sans remède.

La situation était extraordinairement grave. Le vainqueur sentit sa victoire lui peser aux épaules. Il décida pourtant immédiatement d’agir pour ruiner pièce à pièce les espoirs de Pompée :

D’abord occuper la Sardaigne, la Sicile et l’Afrique, d’où venait le blé romain. Ensuite reconstituer les magistratures légales. Aller enfin conquérir l’Espagne et surtout y défaire les sept légions pompéiennes, qui, dans le plan de son ennemi, devaient être la base de l’armée destinée à accabler César. Alors, ceci fait, il partirait en Grèce, battre si possible Pompée sur place, avant que ce lent personnage ait eu le temps de réaliser la partie principale de son plan de guerre.