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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/184

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— Fouille-la et qu’elle vienne.

Accoudé sur son lit, César attendit.

Une femme entra, dans un flot de toile légère et transparente qui crissait. Le légionnaire à la porte, épée nue, attendait ; le Consul lui fit signe de fermer et de veiller. Le Romain et l’inconnue se regardèrent un instant.

César, assuré que la sentinelle avait enlevé toutes armes à cette femme, ne s’inquiétait point. Il songea que ce pût être une courtisane envoyée par Ptolémée, une esclave royale, ou quelque objet d’intrigue complexe.

La femme s’approcha et dit en grec :

— Réjouis ton cœur !

César, froidement, repartit :

— Et le tien.

— Le Romain est-il insensible ?

— Oui !

— Le sera-t-il encore ?

Elle ouvrait les vagues superposées du tissu léger qui la couvrait, et César comprit que c’était la reine d’Égypte.

Son corps était nu. Au col, par une chaîne d’or pendait le signe lunaire, avec un émail figurant le dieu à tête de chacal. Autour des hanches, une mince lanière de cuir doré portait un cercle d’argent repercé, contenant deux triangles inscrits et invertis. Une gemme