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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/203

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Devant le figuier de Romulus, César saluait. On s’arrêtait devant la geôle Mamertine et seize prisonniers étaient saisis, battus aux verges, puis jetés vifs, et sans attendre, dans le trou du Tullianum. Vercingétorix fut de ceux-là. En passant devant l’Argiletum, qui relie le Forum à Suburre, César aperçut une foule épaisse de prostituées venue des lupanars voisins, qui l’acclamait éperdument. Et cela lui fut — car il avait l’esprit poussé au paradoxe — plus agréable que si, plus loin, en pleine voie sacrée, le Sénat était venu en corps l’applaudir au lieu qu’il affectionnait.

À la fin de l’immense procession, des gens vêtus de peaux, ou couverts de plumes attachées par de la glu, la tête masquée, en semblance d’animaux, se livraient à mille contorsions burlesques. Les uns marchaient à quatre pattes, d’autres aboyaient comme des chiens. L’un d’eux brandissait un poignard et de loin désignait la haute taille de César, qu’on entrevoyait au milieu des vapeurs d’aromates répandues par mille brûle-parfums. Cela faisait rire. Et venaient enfin, roides et silencieux, vingt mille légionnaires. Les hommes qui avaient porté César à sa gloire…