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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/228

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portance et que je m’oppose à tous les historiens du crime des Ides de Mars, je ne veux renvoyer en note un fait témoignant d’une vanité hypertrophiée, qui explique, avec la cupidité de l’usurier, la destinée de Brutus : c’est une monnaie romaine, que j’ai sous les yeux, et datée des Ides de Mars (eid. mart) avec le profil de Brutus ainsi commenté « Brutus Impérator (brutus. imp). ». Or, avant César, on ne frappait jamais de monnaie portant une tête d’homme encore vivant. L’usage était impératif. On perçoit ici que le prétendu désir de revenir à la tradition purement républicaine, au nom duquel Brutus assassina César, fut vraisemblablement un masque. Et puis, tenir l’Impératorat du crime est plaisant…

D’ailleurs, il ne faut pas oublier aussi que plaidant pour Milon, lorsqu’il avait assassiné Clodius, Brutus avait déjà dit que le crime politique lui semblait justifiable, par le bien de l’État. Mais on sait que « le bien de l’État » c’est la fortune de celui qui s’en réclame, rien plus…

Voilà donc l’homme. Il est, au surplus, certain que César avait confiance en lui et lui accorda toutes les grâces et faveurs que Brutus demandait. On a prétendu que Brutus fut même le fils adultérin de César, mais sans