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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/240

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un tumulte affolé. On entendait au loin, vers le Forum, des cris et des appels. Antoine lui-même avait disparu, lui qui tout à l’heure encore pérorait dans la Curie avec Trébonius.

Des femmes entrèrent, curieuses, qui se sauvèrent ensuite en criant. Décimus Brutus partit chercher ses gladiateurs.

 

Les esclaves gaulois, fidèles et impassibles, rapportèrent à la Régia le corps du Dictateur dans sa litière à grecque d’or. Rome tremblait de terreur. Les rues étaient vides, et sur le Forum, on revit l’Égyptien venu — en vain — apporter l’avertissement à César. Il s’enfuit à son tour. Des plaintes désespérées accueillirent le passage du corps. Calpurnia, avertie, suivie de trente esclaves, commençait de hurler son désespoir et on entendait non loin les lamentations des vestales.

 

Le lendemain, les amis de César se reprirent. Les assassins, protégés par les gladiateurs, s’étaient réfugiés au Capitole d’où ils ne voulaient plus sortir, tant ils se croyaient en danger. La passion de l’or et la vanité avaient pu transformer ces hommes en héros républicains, mais, l’acte accompli, ils étaient redevenus de pauvres diables affolés. Il ne