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d’une autorité religieuse encore écoutée et magnifique. Le Sénat dut enfin se déclarer vaincu. César fut élu. Les accusations de Caton ne l’avaient donc pas atteint et d’ailleurs on commençait à se demander si Catilina et ses amis avaient été aussi noirs que l’affirmait Cicéron.

Mais ce qui tendit plus encore les rapports de César et du patriciat, qui le regardait réussir avec souci, ce fut l’élection de César à la Préture, au début de 692. Dès lors, Pompée, qui avait flatté le peuple en faisant construire un théâtre, plusieurs temples et des monuments publics comme la Curie, sentit en César un adversaire redoutable. Il cessa de flatter la masse et évolua vers le Sénat. César s’affirma aussitôt, par opposition, nettement démagogue, et la lutte commença, sournoise et lente, entre ces deux chefs, qui ne devaient toutefois se déclarer officiellement ennemis qu’après le passage du Rubicon.

César disposait, depuis qu’il était Grand Pontife, de sommes considérables. Elles constituaient les bénéfices de sa charge. Il les faisait distribuer au peuple. Il fallait des capitaux immenses pour satisfaire la population en offrant à chaque citoyen une somme appréciable ou une quantité de blé utilisable. Deux cent quatre-vingt mille personnes en