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L’INCONNU

— Comment t’y prends-tu ?

— Comme vous m’avez dit.

— Ton sang secret n’est-ce pas ?

— Oui !

— Du froment ?

— Certainement !

— Des râpures prises sur les pustules d’un crapaud baptisé ?

— Je n’y ai pas manqué !

— Et la main d’un pendu ?

— J’en ai acheté une.

— À qui ?

— À Aude, la fille du bourreau d’Assien.

— Tu as eu tort. Il faut aller couper cette main soi-même au pendu, la nuit qui suit sa mort. Satan veut être obéi. Sinon tout échoue.

Il demanda encore :

— As-tu eu la mandragore ?

— J’ai cherché en vain. Il n’y avait rien sous le gibet où l’on a branché l’autre semaine le dompteur d’ours et sa femme.

— On avait dû y aller avant toi. Je te l’ai dit, Satan guette le pendu, auquel il donne cette grâce de mourir au sein des jouissances les plus exquises, et c’est exactement au-dessous de son agonie que naît de lui la mandragore.

— Je ne puis le croire.

— Tu es une truie abjecte ! Ce que je dis est