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I

LE LOUP

Ce Pan est si fougueux, dit-on,

Et la forêt est si sauvage.

Berquin, Idylle V.

Dans la nuit froide passa soudain un souffle brutal. Des rameaux secs cliquetèrent. Le vent secouait pêle-mêle sur le sol dur de la forêt les morceaux de branches et les débris de végétaux pourris. Tout en haut, à travers des ramilles innombrables et défeuillues, les étoiles scintillaient sur un fond déjà gris.

Le jour était proche.

Alors, d’un buisson dense où vivaient encore de sèches folioles tassées, une forme plus noire que la ténèbre blanchissante sortit lentement. Dans un si-