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LE SABBAT

— As-tu un objet de lui ?

— Non !

— Rien qu’il ait touché ?

Elle rougit encore :

— Je ne sais !

— Je t’entends, maligne femme, il t’a aimée, mais c’est trop vieux pour que je puisse m’en servir afin de l’évoquer.

Babet demanda :

— Je ne puis donc rien savoir ?

— Mais si ! Tiens je vais te confier le secret de l’envoûtement et tu seras en relation avec lui quand tu voudras.

Elle eut un geste étonné et ravi à la fois.

— Oh ! grogna jovialement le vieux juif, tu es bien la femme de Satan, il t’a mise toute sa lubricité dans la moelle et tu ne songes plus qu’à cela.

Impatiente Babet demanda :

— Mais le secret ?

— Voilà, je vais faire une statuette de cire vierge et bénite. Cette statuette, tu l’identifieras avec ton amant en la baptisant de son nom…

— Je l’ignore…

— Qu’importe, Satan saura bien de qui tu veux parler. Une fois baptisée et consacrée par les paroles que je t’apprendrai, la statue sera l’homme lui-même…