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LES AMANTES DU DIABLE

Heaumettes. Par malheur elle les avait tous gagnés.

C’est que ses amis des parlements détestaient la dynastie du baron, qui, depuis plus d’un siècle, avait conservé, malgré l’adoucissement des mœurs, une coutume belliqueuse et un besoin de recourir aux armes en toutes circonstances, choses fort mal vues devant les gens de justice, comme d’ailleurs en cour.

Le baron des Heaumettes, se croyait encore au douzième siècle, lorsque les querelles entre seigneurs se vidaient uniquement les armes à la main. Et, il avait juré que sa voisine n’aurait pas toujours le dernier avec lui.

Fâcheusement pour lui, cet homme avait en sus, un entourage tout à fait étranger à la vie de son temps, on y aiguisait encore ses rancunes.

Voilà pourquoi, lorsqu’on vint signifier à M. des Heaumettes, un acte qui lui dénonçait l’obligation imposée de renoncer à un petit bois, sis dans un anse de la rivière, il devint furieux. Et ce fut pire, lorsque lui vint l’ordre de faire abattre trois maisons de serfs, qui gênaient les vues d’Assien, sur une colline éloignée de ce dit Assien, d’au moins une demi-lieue.

La colère du baron était déjà formidable le premier jour. Elle empira encore le lendemain, car un huissier nouveau se fit introduire et lut une ordon-