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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/145

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LA PRISE DU CHÂTEAU D’ASSIEN

— Oui !

— Et lui ?

— Nous vivons dans le bois et fournissons des simples à l’apothicaire, des tisanes, ou des champignons, continua Babet.

— Du gibier itou ? fit le soldat en s’esclaffant.

Ce n’était pas un mauvais diable d’ailleurs, ce bas-officier, car il avoua :

— Je ne puis vous relâcher, mes tourtereaux. J’ai des ordres. Toi homme, tu veux bien t’enrôler, je pense, parmi nous ?

— Non ! grogna Hocquin.

— Alors, écoute bien ce que je dois te dire. Si tu refuses, on te perce tout de suite le moule du pourpoint, sans plus de façons. Choisis !

L’homme regarda autour de lui. Il était piégé. Il soupira :

— Je veux bien être soldat.

— Tu es un brave. Allons, en avant !

Et à la femme horrifiée :

— Ma belle, tu as le droit de suivre ton homme. Il y a des charrettes pour ça, et si on a besoin d’un petit service hors-service, il te suffira de l’accepter ou de le prendre pour avoir bon renom.

— Je le suis ! dit sombrement Babet, qui savait bien qu’elle s’en tirerait.

Et la troupe rentra en triomphe.

Le baron, devant la nouvelle recrue, s’exclama :