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LES AMANTES DU DIABLE

secrète baille sec dans le mur, et une femme laide, mais vigoureuse et hautaine, entre d’un trait.

Elle ne voit Hocquin qu’après la porte refermée, et sa face devient couleur de cire.

Le manant et la grande dame se regardent un instant.

Dans l’âme de Hocquin il n’y a pas une ombre d’estime ou de pitié. Il ne sait pas ce que c’est que la bonté, et n’a d’ailleurs jamais vu faire grâce qu’à lui seul. Encore était-ce à condition qu’il supporterait la torture…

Il n’a non plus aucune haine, contre la comtesse d’Assien, qu’il devine devant lui.

Mais elle s’imagine qu’il vient pour voler, et ouvre une cachette dans un meuble bas.

— Tiens ! fait-elle.

Sa main tend une poignée d’or.

Elle pense que ces rustres sont des brutes, certes capables de tuer, mais surtout des affamés de ce qui figure la fortune aux yeux du peuple : l’or.

Si un de ses fidèles entrait à cette minute, elle ferait tuer Hocquin comme un chien. Elle croirait de ce chef, agir avec justice, c’est à peine si elle imagine quelle chose abominable ce serait, que de le voir porter la main sur elle…

Mais le braconnier ne prend pas l’or qu’on lui offre.

Elle en offre un peu plus, très à l’aise, et prête