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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/174

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LES AMANTES DU DIABLE

à tout ce qu’ils désespéraient de pouvoir emporter.

Et des cours une fumée dense montait vers le ciel.

Les fugitifs se hâtaient avec souci. En bas de la brèche Hocquin dit seulement :

— Suivez-moi très vite !

Sa femme, il le savait, se trouvait à guetter dans le coin ou ils avaient dormi la nuit précédente. Il trouva l’endroit.

Babet le regardait venir avec curiosité. Femme et fort intelligente, elle avait deviné, rien qu’à la démarche, le sexe du guerrier accompagnant son mari.

Un soldat fuyant Assien passa comme un dément et Babet se mit à rire.

— Madame fit-elle avec ironie, à la comtesse devinée, je crois que demain votre château ne sera plus rien que des cendres.

— Les pierres ne brûlent pas, repartit la comtesse.

Hocquin coupa la parole aux mots aigres que les deux femmes, soudain égalisées par les circonstances, allaient se dire. Il questionna sa prisonnière :

— Madame, où voulez-vous aller ?

— Dans une ferme voisine. Là, on me donnera un cheval, et je m’en irai à Paris me plaindre au Roi.