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LES AMANTES DU DIABLE

— Sa Majesté aime les filles menteuses et tu ne l’es point.

— Mais j’ai signé un pacte. Je le dénonce, si le Malin ne me sert aussi…

— Tu le dénonceras comment ? Il n’y a point de parlement pour juger cette sorte de contrat, et tu te ferais brûler vive.

— Je me confesserai.

Le sorcier réfléchit, puis dit :

— Eh bien, demain soit, viens donc au carrefour des Mezeaux. Tu y trouveras des femmes, qui comme toi attendent la réussite et le bonheur. Tu les suivras, sans dire un mot à personne, même à celles que tu connais…

— Et puis ?

— Tu le verras. Nous dirons la messe de Satan.

Babet ouvrait les yeux d’étonnement horrifié.

— Oui, reprit le sorcier. Mais fais bien garde à tout, et à fuir si c’est nécessaire ou du moins à te cacher, car les présages disent qu’il y aura un drame, à ce moment-là, autour de moi.

— Mais pourquoi alors ne renvoyez-vous pas ?

— Parce que c’est le seul jour de l’an où la messe de Satan soit bonne, et d’ailleurs je ne crains rien pour moi. Mon heure n’est pas sonnée.