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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/192

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LES AMANTES DU DIABLE

femmes, qui guettaient ou priaient Satan à genoux, avec des paroles hideuses et des jurons à faire dresser les cheveux sur la tête d’un chrétien.

Babet prit place dans cette troupe, sans rien dire à quiconque, et les autres avaient dû recevoir la même consigne, car il ne s’échangeait point de paroles.

Enfin une voix dit haut :

— Que Satan nous assiste à sa communion. Venez, mes consœurs les damnées !

Et on suivit celle qui guidait. Une courte robe blanche la désignait aux regards, dans la pénombre de ce sous-bois. Parfois, çà et là, la lune éclairait pourtant.

On vint à la lisière du bois, puis on tourna et ce fut un petit vallon encaissé où luisait une mare.

Quand tout le monde se fut réuni autour de la mare, le sorcier parut sortir de terre. Il portait une chasuble et une étole de prêtre, mais on voyait, au clair de lune, qu’il était nu sous ces ornements.

Il sembla marcher sur les eaux, peut-être sans profondeur, et gagna ainsi le centre de la mare, où il se mit à articuler des paroles rituelles en latin, mais tous les mots en étaient modifiés, de façon à maudire Dieu et à louer Satan.

Et, comme il demandait au Maudit de lui apporter un autel pour dire sa messe sacrilège, deux