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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/200

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LES AMANTES DU DIABLE

cipes acceptés par plus noble et plus riche que lui. Il était d’une cruauté extrême, enfin voilà qui mettait le comble à ses mauvais exploits : Ravager les biens d’une personne estimée partout. Il ne fallait pourtant pas omettre, que le comte d’Assien était mort au service de la monarchie précédente et que la dette restait impayée.

— Mordiable ! fit le Roi, en méditant après que Mme d’Assien l’eut quitté, que me faut-il faire en cette occurrence ?

Il posait la question à un gracieux jeune homme, qui le regarda avec un sourire.

— Sire, je ne sais si je dois vous dire mon avis ?

— Dis, mon ami ! S’il ne me convient pas, je passerai outre. Mais il pourrait bien me convenir, car je voudrais reconnaître en toi la justification de l’estime en laquelle je te tiens.

— Sire, vous me faites trop d’honneur.

— Point, point ! Nous avons été longtemps ennemis, et je ne te cacherai pas que je t’eusse fait couper le chef sans hésiter, si, à ce moment-là, tu étais passé sous mes fourches.

— Oh sire, vous savez bien, que je suis innocent de tout ce dont je fus accusé.

— Entendu ! mais il a été un moment où je te soupçonnais. Je suis Roi, mais enfin je suis faillible comme tous les hommes, et puis certes, me tromper. Plut au ciel, qu’il en vienne autrement !