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LES AMANTES DU DIABLE

obstacle à leur réussite matérielle était effacé virtuellement ?

Et ils vaquèrent à de petites besognes, puis, le soir venu s’endormirent.

Mais Babet rêva que Satan, pareil à un ange, venait déposer sur la tête de son mari une couronne de baron…

Le matin sonna, dans les halliers et les futaies, de mille cris d’oiseaux.

Les Hocquin se vêtirent en hâte. Elle, aussi plaisamment que possible, mais lui garda le harnois guerrier rapporté de Paris.

Et ils s’acheminèrent vers les Heaumettes.

Par des sentes connues d’eux seuls, dans le silence et la sérénité des bois, ils viennent jusqu’au plus proche du village. Ils regardent, à l’orée, les maisons étagées et les contreforts puissants du château. On aperçoit des soldats qui vont et passent avec des uniformes soignés et des airs fendants. Jean Hocquin sent une inquiétude :

— Tu ne seras pas longtemps ?

— Non !

— Je t’attends ici.

— Oh ! si tu veux, dit-elle négligemment, aller jusqu’à l’auberge là-bas, tu n’as rien à craindre.

— Oui, je le ferai.

Et elle s’en va. Elle balance ses hanches et dresse le torse avec une telle allégresse et une vo-