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LE PACTE

sentait son destin balancer entre la liberté possible et la hart.

Mais le baron, lassé du temps perdu à cette mince affaire dit à l’intendant :

— Galant, fais-le mettre à la question. S’il avoue, on le pendra. S’il n’avoue pas, qu’on le renvoie dans sa bauge.

« Mais n’épargne pas les coins…

Il se mit à rire :

— Non, pas de brodequin. Qu’on use de la machine nouvelle, faite d’après celle de Sa Sainteté. Il paraît que jamais aucun homme n’y résiste. Il faut être soutenu par Dieu même — il se signa — pour avoir la force de supporter cela. S’il se tait, vous lui donnerez dix deniers et un verre de vin.

Les soldats emmenèrent Jean Hocquin en hâte. Il fallait en effet disparaître au plus tôt, lorsqu’une décision était prise.

Le baron revint à son intendant Galant :

— As-tu obtenu enfin des renseignements sur le sorcier juif, qui, paraît-il vit par ici ?

— Aucun, Monseigneur. Et pourtant des femmes vont chez lui.

— Tâche de le découvrir !

À ce moment, vêtue d’une robe bleue fourrée de menu vair, aux pieds des chaussures longues d’une aune, avec des pointes recourbées, sur la tête une sorte de bonnet aigu en satin rose et vert, les bras