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Page:Dunan - Les Marchands de Voluptés, 1932.djvu/101

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XV

La surprise


Or, c’était un mardi de printemps. Il faisait un joli temps clair, et le ciel, tout couvert de petits nuages gris sur un fond pervenche, semblait un cheval pie, un cheval, bien entendu, cosmique, et à la mesure de Dieu seul.

Amande se mit à sa fenêtre en riant. Elle était toute pleine de joie, ce matin-là. Après avoir étudié le comportement de son Adalbret d’époux, elle pensait avoir assez compris ses actes pour deviner qu’il irait ce jour-là voir une des filles, de classe pauvre et de laideur copieuse, qui formaient pour lui une sorte de réceptacle inépuisable à délices. Sans avoir recours à une police privée et par simple amusement en effet, Amande s’était avisée de noter chaque matin les façons de son mari. Et elle en savait assez désormais pour infé-