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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

— Oh ! vous devez l’être.

— Vous êtes bien aimable de le supposer.

— Mais non ! Allons, vous acceptez ? Tenez, il y aura cinq cents francs pour vous.

— Voyons ça, murmura Amande, si ça ne va pas il me sera toujours licite de me retirer des opérations.

— Oui, mais vous ne toucherez pas les cinq cents francs.

Amande se mit à rire.

— Allons voir, toujours !

Nana Dhousse la précéda dans une chambre tendue de toutes les couleurs possibles, en secteurs, triangles tant droits qu’équilatéraux, polyèdres et tores du plus aimable effet. Dans cette pièce, un jeune homme, assis sur un canapé, semblait rêver en fumant des cigarettes vertes.

— Monsieur Dmitri Coucouron, voici une jeune femme qui se dévoue pour vous aider à sortir des chaînes de l’abstinence…

Et la dame, ayant salué, se retira avec majesté.

— Alors, c’est vous ? fit le jeune homme.

— Moi, répondit Amande, si l’on veut… Je viens autant par amusement et curiosité que pour autre chose. Je ne suis peut-être pas beaucoup plus habile que vous.

— Oh ! fit l’autre en proférant deux vers abscons de Paul Valéry, nous allons en ce cas nous entendre.