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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


à la pointe sèche par un grand artiste. Tout est bien fait ici.

Et Amande se prépara à toucher aux cimes de l’Everest amoureux.

Une heure après, dans un salon de satin amarante où elle rêvassait sur ses aventures, on vint, de fait, la quérir pour lui montrer, par un jour dissimulé, un homme qui voulait une « lascive ».

Elle regarda et dit :

— Impossible, c’est mon beau-père.

C’était, en effet, le père même d’Adalbret.

Un autre parut assez digne d’affection, du moins quant à l’énuméré de ses titres. C’était en effet le duc Seligman de la Sierra-Dorchester, un noble anglo-espagnol né à Cracovie. Mais il était bossu.

— Non ! fit Amande, je ne veux pas avoir de bosse à me reprocher. Le troisième apparut trop laid, et d’ailleurs la jeune lascive commençait d’en avoir assez. Elle ne percevait plus en sa chair la moindre sollicitation voluptueuse et se rendit chez Estelle Némorin.

— Je crois, madame, que je n’ai décidément pas la vocation.

— Vraiment ! dit la dame du lieu en riant et sans s’offusquer.

— Non ! Cette attente me glace et les hommes que j’ai vus sont sans attraits.

— C’est assez juste. Voulez-vous revenir demain ? Je vous offrirai un homme très