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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


tention électromagnétique, et même des amusements dont le moins que nous dirons, c’est qu’ils ne leur manque rien pour être l’amour lui-même, rien, sinon un peu moins d’acrobatie, ou alors d’égoïsme partagé…

Mais Amande ne flirte pas à la façon des belles filles de l’Utah où le Mormonisme fait régner la vertu et la polygamie ensemble. Elle n’use point de cette prestesse chaste et raffinée qui est, quant au baiser, une sorte de miracle britannique. Elle est de Paris et son flirt décent ne va pas plus loin que la paume et que le genou.

Voilà pourquoi Amande aime ce jeu, qui l’amuse sans créer en elle aucun trouble. Elle ignore le plaisir, et sait seulement qu’il existe en tant que délire spécifique. C’est peu ! Elle connaît donc les délices des contacts légers et caressants, qui font lever la peau et dresser les seins, mais au fond restent de simples chatouilles. Et Amande sait se défendre lorsqu’un amateur veut aller plus loin que l’aisselle, en dansant, ou voir quand elle croise les jambes, plus haut que le sommet.

Je vous l’ai dit, elle est flirteuse, mais pleine de vertu.

Amande est une petite bourgeoise de Paris. Son père donne dans la politique, la finance et la littérature internationale. C’est un brave homme qui sait tous les lieux où l’on touche